Bonjour.
Je me nomme Lucas Nadel mais vous me connaissez peut-être sous l’alias Noty Aroz.
J’ai réalisé la façade du temple devant lequel vous vous trouvez.
Cette fresque est dédiée aux mythologies contemporaines.
Les mythologies sont des récits collectifs, liés à des symboles partagés, qui infusent notre réalité et influent nos valeurs, nos croyances.
Les mythologies ont, de tous temps, traité de nous, de l’être humain. Anthropogoniques, elles nous racontent nos racines, et nos destinées ; comment agir, penser, se venger, aimer. Nous en sommes l’épicentre, symbolisé au cœur de la fresque. L’humain.
Sur la même ligne, plus tôt, notre décor, la nature. Les mythologies du monde entier récitent les cycles, lunaires, solaires, le frénétique rythme des saisons, l’histoire des bêtes, du torrent, de l’arbre, du fruit, du tonnerre, de la pierre. La nature.
Au-dessus de nous, le grand mystère, l'énigme suprême, l’impalpable, l’invisible, l’infini, celui (cela ?) dont on ne peut témoigner de l’expérience, mais sur lequel on ne cesse de spéculer. La source des toutes-choses, le pourquoi du comment, l’au-delà, le cosmos, Dieu ?
L’Humain, la nature, le mystère. Durant des millénaires, nos aïeux ont forgé leurs mythes au carrefour de ces 3 grands thèmes. L’Humain, la nature, le mystère.
Puis, l’histoire nous a fait sédentaires, passer de chasseurs-cueilleurs à cultivateurs-paysans. Il y a environ 12 000 ans débuta le néolithique, l’apparition des villages, transformés en cités, transformées en métropoles, transformées en empires.
Et car nos mythologies évoluent avec nous, apparaissent les mythes dits fondateurs, civilisateurs. Ils chantent nos guerres, nos victoires, la fondation de nos villes, nos menaces d’extinction. Romulus et Remus, la guerre de Troy, l’Atlantide. Ces mythes sont sous nos pas, ils sont notre socle, nous aident à faire civilisation.
La révolution agricole qui fut donc également une révolution mythologique étaye cette thèse : aucune civilisation ne peut subsister sans mythologie. Nous sommes des êtres textuels, des homo-fabulae. Sans mythologie efficace, nous érigeons de nouveaux panthéons.
La révolution actuelle est technologique. À son tour, elle bouleverse notre rapport au monde, au temps, à la nature, à l’espace, au mystère, à nous-même. Elle se doit d’être également mythologique. Nous avons besoin de mythes de l’énergie, de récits des machines, de la divinité du ON/OFF.
Conquête spatiale, intelligence artificielle forte, transhumanisme doivent être au cœur de nos nouveaux récits collectifs, liés à des symboles partagés, pour qu’ils infusent nos rituels et influent nos valeurs, nos croyances, et nous permettent ainsi, de correctement les appréhender.
Au regard des technologies, une néo-mythologie devra redéfinir l'humain, la nature, la civilisation et l’invisible. Tisser les liens à nouveau. Les cartes sont rebattues, les dés sont jetés.
Une mythologie pour les unir toutes
Une mythologie pour les trouver
Une mythologie pour les amener toutes,
Et dans la lumière les lier
Ici et demain, vers où chemine l’humanité.
Merci pour votre lecture.