Bonjour, bienvenue sur mon site-Web.
Je m'appelle Henri Hoche. Cependant, mes précieux et rares amis me surnomment "Le Professeur”.
Cher lecteur, cher lectrice, si le chemin tortueux de l’existence vous a mené jusqu'ici, c'est que vous portez un intérêt tout particulier à ce qui naît. Je tiens à vous féliciter. Peu nombreux sont les veilleurs de fêlures sur les coquilles d'œuf de l’oiseau à venir. Cela signifie également trois choses. À votre époque, soit mon livre “La Théorie du Syncrétisme Fictif” a été réédité, soit j'ai trouvé des acolytes (artistes probablement) capables de répandre le Fictionnalisme convenablement, soit, enfin, la Mythologie a émergé et s’est imposée comme une doctrine efficiente.
À l'instant où j'écris ces quelques lignes, l'humanité finit son 20ème siècle.
Nous sommes en décembre de l’an 2000 et je pense cependant que personne ne me lira avant encore quelques années. Ma pensée est tristement bien trop avant-gardiste. Voici l’apanage des précurseurs. Vous, lecteurs, lectrices, devez sûrement être des humains d’un 21ème siècle bien enclenché. J'espère de tout mon cœur que l’humanité se porte convenablement par chez vous, même si j'ai bien des raisons de prospectiver de façon rationnelle que les épidémies, la croissance démographique, les extrémistes religieux (et athéistes!) ainsi que le réchauffement climatique et les néo-technologies dévorent votre monde petit à petit.
Sur ce site, je vous présenterai le Fictionnalisme. Il s’agit, j'en ai la conviction la plus profonde, du futur de la Religion. Celle-ci s’avère être également ma propre croyance. Si d'autres ont pensé le terme avant moi (je vous les citerai), je pense cependant être - à l'heure où j'écris ces lignes - le seul représentant conscient de cette nouvelle religion ; où devrais-je même dire, de ce type de religion.
En effet, le Fictionnalisme n'est pas tant une religion en soit, mais bien une typologie de croyance ou doctrine. Un type de religion est un ensemble de religions qui partagent les mêmes caractéristiques. Parmi les grands types de religions, retenons les trois majeurs : l'animisme, le polythéisme et le monothéisme.
Bien que cela puisse être tout à fait contestable, simplifions ce voyage en métaphysique en utilisant une image simple : les types de religions sont les miroirs embués de nos existences. Oui, l’humain crée des types de croyances qui correspondent à ses modes de vie. Revenons quelques millénaires en arrière. Dans un premier temps, nos aïeux primates se considéraient comme vivant parmi les esprits de la nature. Ces entités étaient leurs égales et échangeaient avec eux. C’est ce que l’on appelle l’animisme. Puis, sapiens s’est sédentarisé. Il créa des cités et des barrières entre la nature et lui-même. Ses divinités représentaient alors des instants de sa vie citadine : dieu de la guerre, de la chasse, du vin, etc. Enfin, le culte de l’homme donna naissance à une vision suprémaciste de lui-même. L’humain était détaché de la nature. Au-dessus d’elle, il croyait la contrôler. Et c’est d’ailleurs ce qu’il a fait, dans une certaine mesure. En allant sur l’eau, en contrôlant la matière, en comprenant de nombreuses lois du réel.
Alors émergea le monothéisme et son dieu totalement exclu de cette nature : un dieu démiurge, créateur du grand tout et extra-terrestre. Un dieu sur-puissant et omniscient. Mais ce temps est révolu. Le miroir s’est brisé.
Depuis quelques siècles, l’amoindrissement de l’influence des institutions religieuses dans les différents aspects de nos vies atteint un niveau tout à fait inédit. Le mode de pensée scientifique s’est popularisé au point que ce prisme d’appréhension et d’explication du monde nous est enseignée dès notre plus jeune âge, au sein de nos institutions publiques. La beauté de la science réside dans le fait qu’elle ne considère aucune vérité comme absolue et que lorsqu'une théorie est réfutée, c’est également une avancée en soi. La science encourage alors le questionnement plus que la réponse. Cependant elle reste, au niveau individuel, une croyance à proprement parler. Vous croyez sûrement corps et âme que la matière est constituée d’atomes, même si vous ne comprenez pas totalement de quoi il s’agit. Pour appuyer cela, vous pouvez lire des livres qui vous expliquent des expériences que vous ne comprenez pas totalement non plus.
In fine, vous avez foi en des institutions (ici, scientifiques) car votre culture les considère comme fiables.
En soit, la NASA a remplacé le Vatican. La revue Nature se serait-elle substituée à la Bible ?
Pas totalement.
Car la science ne nous raconte pas d’histoires. Elle décortique et explique, mais elle ne narre pas. Or, si de nombreuses civilisations ont vécu sans ce que l’on peut appeler aujourd’hui le mode de pensée et la rationalité scientifique, aucune n’a existé sans récit, sans mythologie. La narration est la forme de communication la plus efficace, en cela qu’elle est génératrice d’émotions fortes et variées, capable de nous maintenir à l’écoute sur de longues durées et que, surtout, elle est addictive.
Note : Je crois d’ailleurs qu’à l’époque où vous, lecteurs et lectrices, lisez ce texte, les fictions narratives ont pris de plus en plus de place dans vos quotidiens. Les avancées technologiques et les moyens de communication ont sûrement placé ces objets narratifs partout autour de vous. J’imagine qu’il existe peut-être même des téléviseurs de poche qui remplacent les livres et popularisent certaines histoires à très grande échelle.
